Comment empêcher l’épinglage ou le désépingler de programmes dans la barre des tâches sous Windows ?

By Flavien ROUX

La gestion de la barre des tâches dépasse le simple confort visuel et touche à l’organisation du poste de travail dans des environnements partagés. Dans des salles informatiques universitaires, des ordinateurs de point de vente ou des PC en libre-service, permettre à chacun d’épingle ou de désépingler des applications peut créer de l’incohérence et des erreurs opérationnelles.

Les fabricants d’ordinateurs comme Dell, HP, Lenovo ou Asus livrent souvent des machines avec des configurations standardisées, mais l’usage quotidien modifie rapidement cet état initial.

À retenir :

  • Contrôle de l’interface pour parcs partagés
  • Réduction des erreurs et des tickets support
  • Conformité pour environnements pédagogiques et pros
  • Choix dépendant de la taille et des compétences IT

Verrouiller l’épinglage avec l’Éditeur de stratégie de groupe locale (GPO) sous Windows

Pour les administrateurs qui gèrent des postes sur Windows Pro ou Enterprise, l’éditeur de stratégie de groupe locale fournit la méthode la plus propre et la plus réversible pour empêcher l’épinglage et le désépinglage. Cette approche s’applique aussi bien aux ordinateurs de marques diverses, comme HP ou Asus, qu’aux tablettes Surface. En centralisant la règle, on obtient une homogénéité immédiate sur l’ensemble du domaine ou sur des machines isolées.

La procédure consiste à ouvrir gpedit.msc, puis à naviguer vers Configuration utilisateur → Modèles d’administration → Menu Démarrer et barre des tâches. Le paramètre clef s’appelle « Ne pas autoriser l’épinglage de programmes dans la barre des tâches ». Une fois activé, Windows supprime les options d’épinglage et de désépinglage des menus contextuels et empêche l’ajout ou la suppression de raccourcis depuis la barre.

Voici les étapes simplifiées et adaptées pour un administrateur : cliquer sur Démarrer, taper gpedit.msc pour ouvrir l’éditeur, localiser le chemin indiqué, double-cliquer sur la stratégie concernée, puis choisir « Activé » et valider. Cette action est réversible en repassant l’état sur « Non configuré ». Le déploiement dans un domaine Active Directory se fait via une GPO centralisée appliquée aux Unités d’Organisation pertinentes.

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Pour les environnements où certains utilisateurs doivent conserver la possibilité d’épingler, il est possible de cibler la stratégie à un groupe d’utilisateurs ou à des machines précises, évitant ainsi un verrou global. Cette granularité permet, par exemple, d’empêcher les étudiants d’épingler sur des postes de salle mais de laisser les enseignants libre sur leurs machines.

MéthodePrivilèges requisAvantage principalLimite
GPO localeAdministrateur localCentralisé et propreDisponible selon édition Windows
GPO domaineAdministrateur ADDéploiement massifComplexité de ciblage
RegistreAccès au RegistreSolution scriptableRisque d’erreur manuelle
Outils tiersInstallation logicielleFonctions avancéesPotentiel risque sécurité

Modifier le Registre Windows pour bloquer l’épinglage : méthode et précautions

Le registre constitue une alternative quand la stratégie de groupe n’est pas accessible, notamment sur des machines Windows Home ou sur des postes individuels ne faisant pas partie d’un domaine. Cette méthode passe par la création d’une clé et d’une valeur DWORD dans HKEY_CURRENT_USER ou HKEY_LOCAL_MACHINE, selon le périmètre souhaité. Elle est pratique pour des scripts de déploiement et pour des machines isolées comme certains PC Packard Bell ou Toshiba.

La clé à créer se situe sous HKEY_CURRENT_USERSOFTWAREPoliciesMicrosoftWindowsExplorer ou sous HKEY_LOCAL_MACHINESOFTWAREPoliciesMicrosoftWindowsExplorer. Il faut ajouter une valeur DWORD nommée NoPinningToTaskbar et lui affecter la donnée 1 pour empêcher l’épinglage et le désépinglage. Après modification, il est recommandé de redémarrer l’Explorateur Windows pour que le changement soit pris en compte.

Avant toute intervention dans le registre, une sauvegarde est impérative. Exportez la branche concernée ou créez un point de restauration système. Une mauvaise manipulation peut affecter la stabilité du poste. Pour les parcs, ces opérations peuvent être intégrées dans des scripts PowerShell signés ou dans des packages distribués via des solutions de gestion comme Microsoft Endpoint Configuration Manager (SCCM) ou Intune.

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Voici un exemple concret de script PowerShell minimal pour appliquer la clé sous HKEY_CURRENT_USER pour un déploiement local :

  • Créer la clé Explorer si elle est absente
  • Créer la valeur NoPinningToTaskbar DWORD
  • Définir la donnée de valeur à 1 pour bloquer
  • Redémarrer l’Explorateur pour appliquer

Ce processus permet aussi de revenir en arrière en supprimant la valeur ou en posant la donnée à 0. Pour un parc hétérogène composé de machines Acer, Lenovo et HP, la méthode registre est souvent privilégiée quand la GPO n’est pas disponible ou quand le contrôle doit être scriptable à la volée.

Clé RegistreValeurTypeEffet
HKEY_CURRENT_USER…ExplorerNoPinningToTaskbarDWORDEmpêche l’épinglage utilisateur
HKEY_LOCAL_MACHINE…ExplorerNoPinningToTaskbarDWORDAppliqué à tous les utilisateurs
Action1DWORDBloque épinglage/désépinglage
Action0DWORDAutorise l’épinglage

Solutions tierces, verrouillage d’icônes et sécurités associées

Lorsque les outils natifs ne suffisent pas, certaines organisations regardent du côté d’applications tierces pour verrouiller l’interface utilisateur. Ces logiciels proposent souvent des profils d’accès plus granulaires, la possibilité de masquer des zones de la barre des tâches, ou de verrouiller des raccourcis spécifiques. Ils peuvent être intéressants pour des kiosques d’accueil ou des environnements retail sur des postes Dell ou Acer.

Cependant, l’usage d’un logiciel externe implique un audit sécurité et une vérification de compatibilité. Un programme mal maintenu peut générer des conflits avec les mises à jour de Microsoft ou provoquer des alertes antivirus, surtout sur des machines sensibles comme des caisses enregistreuses. Le choix d’un fournisseur reconnu et la validation en labo sont des étapes indispensables avant déploiement.

Outre les solutions payantes, il est possible de « verrouiller » artificiellement la barre des tâches en retirant les permissions d’écriture sur certaines clés ou en retirant les droits aux utilisateurs standards. Cette méthode demande une bonne maîtrise des ACLs Windows et une documentation précise pour éviter de bloquer des fonctions nécessaires aux utilisateurs légitimes.

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Voici quelques bonnes pratiques à suivre lors de l’évaluation d’une solution tierce :

  • Tester en environnement isolé avant production
  • Vérifier compatibilité avec les updates Windows
  • Contrôler l’impact sur la performance système
  • Prévoir plan de rollback documenté

Dans une micro-histoire, un administrateur d’école a testé un utilitaire qui verrouillait la barre des tâches sur des portables Lenovo, mais une mise à jour de Windows 11 a cassé l’interface du logiciel. La leçon fut claire : prioriser des méthodes natives (GPO, registre) et garder l’usage d’outils tiers comme dernier recours.

Déploiement à grande échelle, exceptions et bonnes pratiques pour les services IT

La mise en place d’une politique empêchant l’épinglage ou le désépinglage doit être pensée dès la phase de conception de l’environnement. Pour un parc hétérogène composé de Dell, HP, Asus, Acer et périphériques Surface, le déploiement via Intune ou SCCM facilite l’application cohérente des paramètres. Ces outils permettent d’assigner des scripts de registre, des GPO consolidées ou des configurations basées sur des profils par groupes d’appareils.

La procédure recommandée pour un déploiement à l’échelle est la suivante : tester la stratégie sur un échantillon représentatif, valider la compatibilité applicative, documenter le processus, puis déployer par vagues pour limiter l’impact opérationnel. Il est aussi essentiel de prévoir des exceptions pour certains utilisateurs ou certains postes, par exemple des machines de gestion ou des comptes administrateurs qui doivent conserver la capacité d’épingler.

Le retour d’expérience d’un service IT d’hôpital montre l’importance des tests : après avoir appliqué une GPO globale, l’équipe a découvert que des outils cliniques utilisaient le menu contextuel pour des fonctions avancées. La règle a été ajustée avec des filtrages basés sur des OU spécifiques et des scripts de contournement documentés.

Pour annuler la restriction, deux chemins sont possibles : repasser la GPO en « Non configuré » ou supprimer/mettre à 0 la valeur NoPinningToTaskbar dans le registre. Il est utile d’automatiser la restauration via des scripts signés et de conserver un journal des changements pour retrouver rapidement l’origine d’un incident.

ÉtapeActionOutil recommandé
TestValider GPO et registre sur groupe piloteLab virtuel, postes Dell/HP
DéploiementAppliquer par vagues avec monitoringIntune, SCCM
ExceptionsConfigurer OU et groupes d’utilisateursActive Directory
Retour arrièreScript de restauration et journalisationPowerShell signé

Selon Microsoft, la meilleure pratique privilégie d’abord les stratégies natives avant des outils externes, car elles réduisent les risques d’incompatibilité et facilitent la maintenance. Selon des retours d’administrateurs, la combinaison GPO + scripts registre offre la plus grande flexibilité pour un parc multi-marque. Selon des consultants spécialisés, la documentation et les tests sont les éléments déterminants d’un déploiement réussi.

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