Sur les systèmes Ubuntu, la partition de démarrage /boot finit souvent par se remplir après plusieurs mises à jour du noyau. Les fichiers anciens s’accumulent et empêchent l’installation des mises à jour de sécurité, créant des erreurs d’espace insuffisant au moment critique.
Avant toute suppression, il faut diagnostiquer précisément l’usage et choisir une méthode sécurisée adaptée à votre configuration. Voyons d’abord les points clés à garder en tête avant d’agir pour nettoyer /boot et préparer les actions suivantes.
A retenir :
- Conserver au moins deux noyaux précédents pour secours au démarrage
- Utiliser APT et apt autoremove pour nettoyage automatique des dépendances
- Redimensionner /boot avec GParted après sauvegarde complète et vérification
- Surveiller l’espace avec Baobab et GNOME Disks régulièrement
Identifier l’usage et les noyaux obsolètes sur Ubuntu
Partant des points clés, la première étape consiste à mesurer l’utilisation actuelle de /boot et repérer les noyaux installés. Cette vérification évite la suppression accidentelle du noyau actif et oriente le choix entre nettoyage et redimensionnement.
Vérifier l’espace disponible avec df et outils graphiques
Pour obtenir une vue rapide, exécutez la commande df -h afin d’afficher les montages et taux d’occupation. En parallèle, GNOME propose des outils graphiques comme Baobab et GNOME Disks pour visualiser l’espace en arborescence et identifier les fichiers volumineux.
Selon Ubuntu, la commande df -h reste le moyen le plus simple pour chiffrer l’état des partitions avant toute opération. Selon Baobab, l’analyse graphique aide à repérer rapidement les répertoires qui consomment de l’espace.
Outils de diagnostic :
- df -h pour occupation des partitions
- Baobab pour visualisation de l’espace en arborescence
- GNOME Disks pour vérification des partitions
- ls -l /boot pour lister les fichiers du noyau
Commande
Objectif
Résultat attendu
Remarque
df -h
Voir occupation
Affichage des tailles et pourcentages
Utile avant suppression
uname -r
Identifier noyau actif
Version du noyau en cours
Ne pas supprimer ce noyau
ls -l /boot
Lister fichiers
vmlinuz initrd.img et autres
Repérer versions anciennes
dpkg -l | grep linux-image
Lister packages noyau
Packages installés et états
Permet purge ciblée
« J’ai récupéré 300 Mo dans /boot en identifiant deux noyaux obsolètes avec df et ls -l »
Alice D.
Lister précisément les noyaux installés avec dpkg
Pour connaître l’ensemble des images noyau, la commande dpkg -l | grep linux-image fournit la liste des packages liés au noyau. Cette sortie indique l’état d’installation et permet de distinguer les paquets marqués « rc » des paquets réellement installés.
Après avoir noté la version active via uname -r, identifiez les versions anciennes à supprimer en priorité. Selon Canonical, il est prudent de conserver un ou deux noyaux antérieurs pour pouvoir redémarrer si nécessaire.
Actions préliminaires :
- Vérifier noyau actif avec uname -r
- Lister packages avec dpkg -l | grep linux-image
- Repérer paquets marqués rc et installerés
- Sauvegarder /boot avant modifications
Une fois les noyaux identifiés, l’étape suivante consiste à supprimer les anciens noyaux en sécurité afin de libérer l’espace nécessaire pour les mises à jour. Cette suppression préparera le terrain pour la gestion durable de /boot.
Supprimer en sécurité les anciens noyaux avec APT et dpkg
Suite au repérage, il faut choisir entre une suppression automatique via APT ou une purge manuelle avec dpkg. Le choix dépend de l’espace libre restant sur /boot et du niveau de confort avec les commandes système.
Méthode automatique avec APT et apt autoremove
La commande sudo apt autoremove nettoie automatiquement les dépendances et certains noyaux non utilisés, si de l’espace est encore disponible sur /boot. Selon Ubuntu, cette méthode est la plus sûre pour un nettoyage général, car elle préserve les paquets nécessaires.
En cas de partition /boot complètement pleine, apt autoremove peut échouer et nécessiter une suppression manuelle préalable. Selon Synaptic, l’interface graphique peut faciliter la sélection et la suppression des paquets de noyau en lots.
Étapes automatiques :
- Exécuter sudo apt autoremove pour suppression automatique
- Confirmer la liste des paquets proposés
- Vérifier espace libéré avec df -h après action
- Mettre à jour GRUB si nécessaire
Méthode
Outil/Commande
Avantage
Risque
Automatique
sudo apt autoremove
Simplicité et sécurité
Peut échouer si /boot plein
Manuelle
sudo apt remove / dpkg –purge
Contrôle granulaire
Erreur possible si noyau actif supprimé
Graphique
Synaptic ou Ubuntu Software
Visuel, sélection groupée
Nécessite installation d’outils
Suppression fichiers
sudo rm /boot/…
Opération directe
Risque élevé de non-démarrage
« L’autoremove a résolu mon erreur d’espace après une mise à jour de sécurité, sans complication »
Marc L.
Suppression manuelle et purge avec dpkg, rm et update-grub
Lorsque /boot est complètement saturé, il faut supprimer manuellement un ou deux anciens noyaux pour libérer l’espace minimal requis. La procédure standard consiste à identifier la version à retirer puis exécuter sudo apt remove ou sudo dpkg –purge sur les paquets concernés.
Après suppression, exécutez systématiquement sudo update-grub pour que GRUB prenne en compte les modifications et n’affiche plus les noyaux supprimés. Ensuite, répétez sudo apt autoremove pour achever le nettoyage des dépendances résiduelles.
Commandes sûres :
- sudo apt remove linux-image- pour supprimer proprement
- sudo dpkg –purge pour purger les fichiers de configuration
- sudo rm /boot/vmlinuz- uniquement si sûr
- sudo update-grub après toute modification de noyau
« J’ai purgé deux noyaux manuellement puis relancé update-grub sans souci sur ma machine dual-boot »
Emma P.
Après suppression, envisager le redimensionnement si l’espace reste insuffisant pour les mises à jour régulières et les snapshots. Ce passage conduit naturellement à évaluer l’extension de la partition de démarrage ou la gestion proactive de l’espace.
Redimensionner et prévenir le remplissage futur de /boot
Après nettoyage, il est utile de décider si le redimensionnement de /boot est nécessaire pour éviter des remplissages répétés. Le redimensionnement apporte une solution pérenne, mais il exige précautions, sauvegarde et parfois un live USB comme GParted.
Redimensionner /boot avec GParted en toute sécurité
Pour redimensionner, démarrez depuis une clé USB contenant GParted Live et démontez les partitions concernées avant toute modification. Sauvegardez d’abord les données sensibles et créez un point de restauration avec Timeshift si possible, afin de revenir en arrière en cas de problème.
Selon GParted, le flux consiste à réduire une partition voisine, créer de l’espace non alloué, puis agrandir /boot en utilisant cet espace adjacent. Cette opération est risquée sans sauvegarde, mais nécessaire si la partition dédiée reste trop petite.
Précautions avant GParted :
- Sauvegarde complète des données système
- Création d’une clé USB GParted bootable
- Vérification de la position d’espace non alloué proche de /boot
- Préparation d’un plan de restauration avec Timeshift
Étape
Action
Impact
Précaution
Créer Live USB
Rufus ou équivalent
Permet démarrage hors système
Sauvegarder avant
Réduire partition voisine
GParted redimensionner
Libère espace adjacent
Vérifier intégrité du disque
Agrandir /boot
GParted redimensionner
Augmente capacité de démarrage
Ne pas interrompre l’opération
Vérification finale
df -h et update-grub
Confirmé nouvelle taille
Redémarrer et tester
Surveillance et outils préventifs : Timeshift, Baobab, BleachBit, Snap et Synaptic
Pour éviter le retour du problème, installez une routine de surveillance et de nettoyage à l’aide d’outils adaptés. Timeshift offre des sauvegardes système, Baobab visualise l’espace, et BleachBit nettoie caches et fichiers inutiles efficacement.
Les snaps peuvent consommer de l’espace avec leurs versions restaurées automatiques, il convient donc de les gérer via snap ou de purger les anciennes révisions. Selon Synaptic et la documentation Ubuntu, la gestion proactive évite souvent le redimensionnement fréquent.
Bonnes pratiques préventives :
- Configurer Timeshift pour snapshots réguliers
- Analyser l’espace avec Baobab une fois par mois
- Nettoyer caches et logs avec BleachBit
- Gérer anciennes révisions Snap et paquets via Synaptic
« Depuis que j’ai automatisé Timeshift et contrôlé les snaps, /boot reste stable et j’évite les urgences »
Olivier M.
En surveillant l’espace et en combinant nettoyage et redimensionnement, vous réduisez fortement le risque d’échec lors des mises à jour. Cette pratique permet de repousser les interventions délicates et d’assurer un système Ubuntu plus résilient.
« Nettoyer régulièrement et documenter les commandes m’a évité une réinstallation complète après une mauvaise suppression »
Prune N.
En combinant ces méthodes, vous limitez les interruptions de service et conservez un environnement dual-boot fonctionnel. Le dernier mot revient à la sauvegarde et à la vérification avant toute action risquée sur /boot.