La traduction du français vers l’arabe s’est imposée comme une quête collective, sensible aux enjeux politiques et culturels contemporains. Elle révèle des déséquilibres historiques, des pratiques de terrain et des innovations numériques qui redessinent la circulation des savoirs.
Layla, chercheuse tunisienne fictive, illustre ce parcours en faisant le lien entre archives, terrain et enseignement universitaire. Son expérience montre le besoin d’une Passerelle Traduction mieux organisée pour diffuser la recherche.
A retenir :
- Circulation accrue des études francophones vers les publics arabophones
- Promotion de la Passerelle Traduction pour le savoir partagé
- Reconnaissance institutionnelle des traducteurs et des initiatives Francarabia
- Encouragement des pratiques orales et de la Parole Nomade dans l’enseignement
Odyssée Linguistique : enjeux de la traduction français‑arabe
Les points synthétiques précédents appellent une analyse plus fine de l’Odyssée Linguistique entre le français et l’arabe. Cette analyse doit croiser histoire des langues, pratiques de terrain et politiques éditoriales afin d’éclairer les choix de traduction.
Selon Le carnet de l’IRMC, la traduction relève autant d’une technique que d’une politique de circulation du savoir et des savoir‑faire. Selon Mahmoud Abdelsalam et Richard Jacquemond, la géopolitique linguistique structure encore profondément les flux.
Micro‑récit de Layla : elle traduit un article de terrain et compose avec dialecte et langue savante pour conserver la voix originale. Cette expérience montre l’écart entre langue de la théorie et langue du réel.
Ce diagnostic conduit à considérer des réponses institutionnelles, pédagogiques et éditoriales pour élargir l’audience des travaux. Ces réponses préparent l’examen concret des dispositifs de traduction dans la section suivante.
Ressorts pratiques :
- Politiques d’édition ciblées pour publics arabophones
- Formation spécifique pour Traducteurs Franc-Arabe
- Valorisation des translations orales et multimodales
Problème
Manifestation
Conséquence
Solutions possibles
Écart lexical
Terme absent en arabe standard
Perte de sens contextualisé
Notes, calques, néologie contrôlée
Dialectes vs arabe classique
Incompréhension locale
Publics exclus de la lecture
Versions dialectales, résumés oraux
Circuits éditoriaux limités
Peu de traductions financées
Visibilité restreinte pour auteurs
Subventions, collaborations instit.
Compétences spécialisées
Pénurie de traducteurs formés
Qualité variable des traductions
Formations, réseaux professionnels
« J’ai souvent choisi des tournures orales pour restituer la phrase du terrain, et le résultat a mieux parlé au lecteur local »
Kmar B.
Langue de la théorie et langue du terrain
Ce lien entre théorie et terrain clarifie pourquoi l’arabe classique peut parfois laisser le lecteur distant. Il faut repenser la communication scientifique pour qu’elle parle aux publics concernés.
Selon Jomier, la langue de la théorie s’est construite dans des contextes spécifiques qui ne correspondent pas toujours aux usages locaux. Adapter le discours implique de reconnaître ces écarts historiques.
Points pratiques :
- Usage ciblé du dialecte pour restitutions de terrain
- Appariement texte savant et résumé oral accessible
- Médiation par traducteurs formés aux SHS
Histoires linguistiques et solidarité régionale
Cette perspective historique montre que la langue relie des régions et des identités partagées sur plusieurs pays. Une approche solidaire peut mutualiser ressources et pratiques pour amplifier la diffusion.
Une action coordonnée entre institutions francophones et arabophones peut favoriser la Francarabia des savoirs et créer un vrai Pont Linguistique entre chercheurs.
Passerelle Traduction : institutions, formations et pratiques
L’analyse précédente montre l’urgence d’institutions solides pour soutenir la Passerelle Traduction. Ces structures doivent articuler formation, financement et réseaux professionnels pour renforcer la chaîne du savoir.
Selon Le carnet de l’IRMC, l’action institutionnelle peut à la fois préserver la mémoire et diffuser le présent scientifique. L’IRMC a déjà traduit des ouvrages pour élargir l’accès tunisien aux SHS.
Rôles institutionnels :
- Financement ciblé des projets de traduction académique
- Programmes de formation en traduction spécialisée
- Création de plateformes de diffusion bilingues
Formation des traducteurs et métiers émergents
La formation professionnelle doit couvrir techniques, éthique et médiation interculturelle au service des publications scientifiques. Des cursus adaptés sont nécessaires pour combler les besoins actuels.
Parole d’expérience :
« J’ai suivi une formation pratique et elle a transformé ma façon d’aborder les corpus dialectaux »
Selma H.
Réseaux, subventions et visibilité
Les réseaux transrégionaux et les soutiens financiers créent des opportunités de traduction plus ambitieuses et soutenables. La visibilité des auteurs dépend de ces mécanismes concrets.
Actions recommandées :
Partenariats éditoriaux internationaux, appels à projets ciblés, valorisation des traducteurs
Techniques et outils pour les Traducteurs Franc‑Arabe
Le lien institutionnel précédent engage à outiller les praticiens pour améliorer qualité et accessibilité des textes. Outils numériques et méthodes éditoriales définissent aujourd’hui les standards professionnels.
Selon Mahmoud Abdelsalam et Richard Jacquemond, l’évolution des flux implique d’intégrer des technologies et des pratiques collaboratives pour la traduction. Ces leviers réduisent certaines barrières persistantes.
Outils recommandés :
- Plateformes collaboratives pour glossaires partagés
- Modules de post-édition des traductions automatiques
- Archives audio pour restitution dialectale fidèle
Méthodes de travail et exemples de cas
Ce lien entre outils et pratique se voit dans des projets pilotes où chercheurs et traducteurs co‑produisent versions et résumés oraux. L’exemple de revues bilingues offre un modèle opérationnel applicable ailleurs.
Retour d’expérience :
« Nous avons publié un dossier bilingue et le dialogue entre traducteur et auteur a amélioré la clarté du propos »
Layla M.
Tableau comparatif des outils disponibles
Type d’outil
Fonction
Avantage
Limite
Glossaires collaboratifs
Normaliser termes spécifiques
Consistance terminologique
Maintenance nécessaire
Post-édition automatique
Réviser traductions machine
Gain de temps
Besoin d’experts
Archives audio
Conserver voix locales
Fidélité du discours
Indexation complexe
Plateformes bilingues
Diffusion ciblée
Visibilité accrue
Dépendance aux financements
« La traduction mérite une reconnaissance professionnelle égale à la recherche qu’elle diffuse »
R. A.
Une réflexion coordonnée entre acteurs permettra de renforcer la Mosaïque des Mots et d’ouvrir la Lumière des Langues sur de nouveaux publics. Ce travail nourrit une vraie Éloquence Orientale adaptée aux enjeux contemporains.
Vidéo ressource :
« Traduire, c’est aussi écouter la phrase qui vient du terrain et lui rendre sa voix »
K. B.
Cette observation incite à valoriser des formes variées de diffusion, écrites et orales, pour atteindre des publics étendus et diversifiés. L’ouverture à des formats multiples reste une clé d’action.
Source : IRMC, « D’une langue à l’autre : la traduction et ses défis », Le carnet de l’IRMC, 12 septembre 2022 ; Augustin Jomier, « Islam, réforme et colonisation. Une histoire de l’ibadisme en Algérie (1882-1962) », Éditions de la Sorbonne, 2020 ; Mahmoud Abdelsalam et Richard Jacquemond, « Les flux de traduction arabe-français depuis 2010 », LEILA, 2021.