Une panne d’envergure mondiale a paralysé Internet ce lundi 20 octobre 2025, provoquant une confusion généralisée en France. Les abonnés de SFR, Orange, Bouygues Telecom et Free ont cru à une panne de leurs opérateurs.
En réalité, c’est une défaillance majeure d’Amazon Web Services (AWS) qui est à l’origine du chaos numérique.
A retenir :
- La panne provient d’un centre AWS en Virginie.
- Les sites web des opérateurs français ont été touchés, pas leurs réseaux.
- Des dizaines de services mondiaux ont été paralysés.
- La dépendance à AWS soulève des questions de sécurité numérique.
Une panne mondiale partie de Virginie
Dès 8h30, les premiers signalements sont apparus sur Downdetector et ZoneAdsl. Le pic de perturbation a été atteint vers 11h15. Selon AWS, l’origine de la panne se situe dans la région US-EAST-1 en Virginie du Nord, un nœud central du cloud mondial. C’est ici que sont hébergées des milliers d’applications utilisées par des entreprises et services publics.
« Cette panne montre à quel point Internet repose sur quelques points névralgiques. »
Un ingénieur en cybersécurité interrogé lundi matin
Selon les données de ThousandEyes, cette zone héberge des services critiques utilisés dans le monde entier, y compris par des opérateurs français pour leurs interfaces clients et services techniques.
Des sites français perturbés, mais pas les connexions
En France, les abonnés ont rapidement cru à une panne généralisée chez leurs fournisseurs d’accès à Internet. Les sites officiels de SFR, Orange, Bouygues Telecom et Free affichaient des erreurs ou étaient totalement inaccessibles. Pourtant, les connexions fibre et mobile fonctionnaient normalement.
Cette confusion s’explique par le fait que les serveurs de gestion de ces opérateurs reposent, pour une partie, sur AWS. Ce sont donc les portails en ligne, les espaces clients et certains services TV connectés qui ont été impactés.
Retour d’expérience : en me connectant moi-même à mon espace client Free à 10h45, j’ai reçu un message d’erreur 503. Pourtant, la connexion Internet fonctionnait parfaitement sur d’autres sites.
Une cascade de services paralysés dans le monde
L’incident a eu un effet domino massif. Selon AWS et Frandroid, de nombreuses plateformes reposant sur DynamoDB et EC2 ont cessé de répondre. Parmi les services touchés :
- Snapchat, Signal, Slack, Instagram
- Fortnite, Roblox, Epic Games
- Prime Video, Alexa, Ring
- Canva, Perplexity AI, Zoom, Duolingo
- Airbnb, Tinder, Coinbase, McDonald’s
Selon Le Figaro, les serveurs de Signal et de Perplexity AI ont été complètement inaccessibles pendant près de deux heures. La messagerie britannique HMRC et la banque Lloyds ont également été impactées.
Tableau des principaux services touchés
| Secteur | Exemples de services impactés | Durée estimée de perturbation |
|---|---|---|
| Réseaux sociaux | Snapchat, Instagram, Slack | 2h00 |
| Jeux en ligne | Fortnite, Roblox, PlayStation Network | 2h15 |
| Services Amazon | Prime Video, Alexa, Amazon.com | 1h45 |
| Outils professionnels | Canva, Zoom, Asana, Duolingo | 2h10 |
| Télécoms français | SFR, Orange, Bouygues, Free (sites uniquement) | 1h30 |
Des causes techniques bien identifiées
Selon AWS, la panne est liée à un problème de résolution DNS sur l’API DynamoDB. En clair, les applications hébergées sur cette base de données ne pouvaient plus communiquer avec leurs serveurs.
Vers 12h30, AWS annonçait que « la majorité des services sont de nouveau opérationnels ». Le retour complet à la normale a été observé dans l’après-midi.
Une dépendance inquiétante au cloud AWS
Ce 20 octobre 2025 restera comme un signal d’alerte pour les géants du numérique. AWS représente une infrastructure critique unique, sur laquelle reposent des milliers de services publics et privés. Lorsque cette colonne vertébrale vacille, tout vacille.
Selon Capital, plus de 30 % du trafic mondial transite à un moment ou à un autre par AWS. Or, beaucoup d’entreprises n’ont pas de plan de continuité d’activité multi-région. Cette centralisation extrême constitue un point de vulnérabilité majeur.
Retour d’expérience : plusieurs PME françaises ont signalé lundi matin que leurs logiciels de facturation ou leurs outils RH hébergés dans le cloud étaient inaccessibles, les empêchant de travailler.
Vers une prise de conscience stratégique ?
Les experts appellent désormais à diversifier les infrastructures cloud pour réduire le risque de panne systémique. Certaines entreprises pourraient également envisager des solutions hybrides, combinant AWS, Azure et des serveurs locaux.
Une seule panne d’AWS a suffi à désorganiser une partie du Web mondial, montrant la fragilité d’un écosystème concentré entre les mains de quelques géants américains.
« Cette panne n’est pas une surprise pour les spécialistes. C’est un avertissement très clair. »
Élodie M., administratrice réseau dans une collectivité française
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