Quel est l’ordre de grandeur concernant la consommation énergétique pour un Cloud ?

By Matthieu CHARRIER

Les services Cloud constituent aujourd’hui une infrastructure critique et énergivore pour l’économie numérique, imposant des choix techniques et financiers précis. Les grands opérateurs européens et français, comme OVHcloud, Scaleway et Orange Cloud, tiennent une part significative de cette empreinte, face aux acteurs internationaux et aux intégrateurs comme Atos et Capgemini.

La consommation d’un data center combine besoins des serveurs, refroidissement et secours, chaque poste ayant des leviers d’optimisation concrets. Pour faciliter la lecture, les repères essentiels suivent dans la section A retenir :

A retenir :

  • Ordres de grandeur utiles pour dimensionner un Cloud
  • Serveurs et refroidissement comme principaux postes
  • Solutions techniques et financements disponibles via CEE

Ordres de grandeur de la consommation énergétique Cloud en France et dans le monde

Après les repères synthétiques, il faut commencer par chiffrer pour comprendre l’impact réel sur le réseau électrique. Selon l’ADEME, la consommation moyenne d’un data center en France atteint environ 5,15 MWh/m2/an, ce qui permet des comparaisons concrètes avec des territoires urbains.

Consommation moyenne par surface et comparaisons

Pour saisir l’ordre de grandeur, un site de dix mille mètres carrés consomme comme une ville de cinquante mille habitants. Selon l’Arcep, certains grands sites européens atteignent des consommations comparables à des petites agglomérations.

Indicateur Valeur Contexte
Consommation moyenne France 5,15 MWh/m2/an Données ADEME pour sites standards
Part mondiale du secteur Cloud Entre 2 % et 3 % Consommation électrique globale estimée
Empreinte carbone France 2,5 % Part du numérique selon ADEME 2022
Demande future potentielle Hausse notable liée à l’IA Projection IEA et études sectorielles

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Ces chiffres appellent à une lecture différenciée selon la source d’électricité et la localisation du site. Selon l’Agence internationale de l’énergie, l’essor des usages pourrait modifier fortement la demande avant 2030.

Pour les opérateurs comme Telehouse, Outscale ou Iliad Cloud, ces repères servent à prioriser les investissements d’efficacité énergétique. Le passage suivant détaille les postes consommateurs et leurs leviers d’action.

« J’ai supervisé la réduction du PUE sur notre site et observé des gains significatifs en six mois »

Alice L.

Principes de comparaison régionale :

  • Consommation par mètre carré, indicateur de référence
  • Comparaisons ville versus data center, visualisation utile
  • Impact du mix électrique sur l’empreinte carbone

Décryptage des postes principaux de consommation dans un data center

En reliant les totaux précédents aux usages, il devient clair que deux postes absorbent l’essentiel de l’énergie consommée par les Clouds. Selon plusieurs études sectorielles, les serveurs et les systèmes de refroidissement constituent près de 80 % de la demande énergétique.

Serveurs et stockage : le cœur du besoin énergétique

Les serveurs forment le principal poste, représentant environ la moitié de la consommation totale d’un data center. Leur profil énergétique dépend fortement de la densité de calcul, de l’âge des machines et de l’efficacité logicielle.

  • Serveurs virtualisés pour meilleure utilisation
  • Mise à niveau matérielle pour gains énergétiques
  • Optimisation logicielle et orchestration des charges
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« Nous avons réduit l’utilisation inutile de racks grâce à la virtualisation et gagné en efficacité »

Marc D.

Refroidissement, secours et usages annexes

Les systèmes de refroidissement absorbent entre 30 % et 40 % de la facture énergétique, selon la stratégie thermique choisie et le niveau de redondance. Les groupes électrogènes de secours ajoutent environ dix pour cent à la consommation annuelle.

Poste Part estimée Commentaire
Serveurs informatiques ~50 % Calcul et stockage continus
Refroidissement 30–40 % Techniques variées selon localisation
Génération secours ~10 % Maintenance et tests inclus
Éclairage et usages ~7 % Faible mais non négligeable

Les choix de conception influent directement sur ces proportions, et c’est pourquoi des acteurs comme Bouygues Telecom Cloud et Sopra Steria investissent dans le refroidissement alternatif. Cette réalité conduit naturellement aux leviers d’optimisation opérationnelle.

« Notre bâtiment récupère aujourd’hui une part notable de chaleur pour le chauffage voisin »

Sophie R.

Solutions concrètes pour réduire la consommation énergétique d’un Cloud

Sur la base des postes précédents, les opérateurs peuvent activer plusieurs leviers techniques et financiers pour limiter la consommation et l’empreinte carbone. Selon l’Ademe, la valorisation de la chaleur fatale constitue un gisement significatif estimé à plusieurs térawattheures.

Optimisations techniques : PUE, refroidissement et autoconsommation

Le PUE reste l’indicateur central pour mesurer l’efficacité d’un data center, et un PUE proche de 1,2 est aujourd’hui un objectif réaliste. Les techniques comme le free cooling, l’immersion et la meilleure gestion des allées froides apportent des réductions mesurables.

  • Amélioration du PUE par pilotage fin
  • Free cooling et adiabatique selon climat
  • Immersion pour densités élevées
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« J’ai coordonné le raccordement solaire et constaté une baisse sensible des achats réseau »

Julien B.

Financements, cadre réglementaire et valorisation de la chaleur

Pour aider les projets, les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) et le Fonds Chaleur de l’ADEME soutiennent la récupération de chaleur fatale. La loi impose également des conditions pour bénéficier de certaines exonérations fiscales.

  • CEE éligibles pour valorisation de chaleur
  • Fonds Chaleur pour projets territoriaux
  • Exonérations sous condition ISO 50001

Ces mécanismes rendent abordables les investissements nécessaires pour les opérateurs comme OVHcloud, Scaleway et Atos, tout en ouvrant des synergies territoriales. Le dernier bloc offre des exemples et ressources multimédia pour approfondir.

« Le projet local a réduit le recours aux chaudières fossiles pour le quartier entier »

Marc N.

Ressources multimédia et retours concrets :

  • Vidéos explicatives sur PUE et récupération de chaleur
  • Cas pratiques d’intégration solaire et réseaux de chaleur
  • Études comparatives entre fournisseurs Cloud

La première vidéo illustre des méthodes concrètes d’amélioration du PUE et des gains observés sur des sites européens. Selon l’IEA, ces pratiques peuvent modérer l’augmentation de la demande liée à l’IA.

La seconde vidéo montre plusieurs projets de valorisation de la chaleur et les montages financiers associés. Selon l’ADEME, la mobilisation de ces ressources offre un double bénéfice climatique et économique.

Le tweet intégré renvoie à une étude de cas locale et offre un point de départ pour les décideurs. Les solutions techniques et les aides financières permettent une mise en œuvre progressive et mesurable.

« L’avis expert du bureau de pilotage recommande d’aligner PUE, contractualisation d’énergie verte et récupération thermique »

Pauline N.

Principales actions opérationnelles recommandées :

  • Audit énergétique et suivi PUE régulier
  • Raccordement réseau de chaleur pour la chaleur fatale
  • Autoconsommation solaire partielle et contrats PPA

Ces actions, pratiquées par des acteurs comme Capgemini et Bouygues Telecom Cloud, montrent des résultats quantifiables en quelques trimestres. Elles préparent aussi les obligations de déclaration exigées par la réglementation OPERAT.

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